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Partez à la recherche de Carbonicola anthracophila

Carbonicola anthracophila est un lichen indicateur de longue continuité écologique que l’on trouve spécifiquement sur le bois calciné et considéré comme extrêmement rare. Il a été détecté dans le Parc National des Cévennes en juillet 2012 par Franz Hopkins (chargé de mission au Parc National des Cévennes) à proximité de Puechauzier (commune de St Julien d’Arpaon, Lozère). Franz Hopkins et Clother Coste (Docteur en écologie à l’Université Toulouse III Paul Sabatier et expert en lichénologie), vous proposent de leur faire parvenir tout échantillon de cette espèce que vous pourriez rencontrer au cours de vos prospections.


Découverte de Carbonicola anthracophila (Nyl.) Bendiksby et Timdal (syn. Hypocenomyce anthracophila (Nyl.) P. James et Gotth. Schneid.) dans les hautes Cévennes, Parc National des Cévennes.

Frantz Hopkins (Chargé de mission au Parc National des Cévennes) et Clother Coste (Docteur en écologie à l’université Paul Sabatier de Toulouse, expert en lichénologie)


Avant cette découverte dans les Hautes Cévennes, Carbonicola anthracophila était connu dans le massif des Maures (Coste non publié), signalé dans les basses Cévennes (St-André-de-Valborgne) et en Corse. Ce taxon est considéré à ce jour comme extrêmement rare en France.

Station de Carbonicola anthracophila (chênaie sessile)
Station de Carbonicola anthracophila (chênaie sessile) Photo : Franz HOPKINS

Le site dans lequel Carbonicola anthracophila a été trouvé correspond à une futaie de chêne sessile sur pente forte (30°) exposé au Sud Sud-Ouest, à 700 m d’altitude. Cette futaie de l’étage collinéen supérieur est située à l’amont d’un vallon encaissé (affluent du ruisseau du Briançon) appartenant au bassin versant de la Mimente. Le chêne sessile qui porte Carbonicola anthracophila, est situé au pied d’une paroi schisteuse faisant saillie dans le boisement et à proximité d’un ruisseau à moins de 15 mètre en contrebas. L’arbre mature à sénescent est fourchu dès la base à moins d’un mètre du sol, les deux troncs atteignant 40 cm en diamètre. L’un des troncs est sain tandis que l’autre présente une blessure ancienne sur toute sa longueur (le bourrelet cicatriciel laisse encore à découvert plus d’un quart de la colonne de bois) : le bois mort est calciné sur plus de 3 mètres de longueur et sur près d’un quart de la surface à nue.

Le thalle squamuleux de Carbonicola anthracophila est bien développé sur la zone calcinée (portion orientée au Sud Est). Nephroma laevigatum est aussi présent sur l’écorce moussue tandis que d’autres lichens du cortège du Lobarion sont présents sur les chênes et frênes du peuplement environnant : Lobaria amplissima, L. pulmonaria, Normandina pulchella, Nephroma laevigatum, Peltigera horizontalis, Panaria conoplea.

Blessure et zone calcinée avec Carbonicola anthracophila
Blessure et zone calcinée avec Carbonicola anthracophila Photo : Franz HOPKINS

La blessure et la zone calcinée seraient dues à la foudre car l’autre tronc est indemne et aucun arbre à proximité ne présente de signe de brûlage. La blessure est ancienne à en juger par le bourrelet cicatriciel (plus de 20 ans). Notons que ce peuplement présentant les signes d’une longue continuité écologique est assez proche de zones pastorales et d’anciens châtaigniers greffés, abandonnés depuis plus de 40 ans. Cette zone forestière assez difficile d’accès aurait pu échapper aux brûlages pastoraux, quoique des coupes sélectives de bois ont pu y être effectuées. Il est intéressant de signaler que Hypocenomyce scalaris a été détecté sur un autre versant à plus de 200m du site, sur un chêne sessile creux, situé au contact d’une lande et dont l’intérieur du tronc a pu être calciné lors d’un brûlage pastoral. On trouve plus fréquemment des troncs de châtaigner calcinés dans ce territoire mais jusqu’à présent les échantillons de lichens collectés sur ces bois correspondent à Hypocenomyce scalaris.


Brève description de l’espèce :

Carbonicola anthracophila est un chlorolichen qui possède un thalle squamuleux (squamules de 0,3 à 1,3 mm) variant du brun verdâtre au brun foncé. Les squamules sont toutes orientées vers le bas et s’imbriquent comme les tuiles d’un toit. Les squamules sont réactives : KC+ pourpre, P+ rouge, C- et K-.


Peut être aurez vous l’occasion de rencontrer ce genre de lichen, dans ce cas :

  • prélever un échantillon généreux avec une partie du support
  • indiquer sur la pochette de l’échantillon: date, observateur, altitude, lieu-dit (commune), et coordonnées géographiques ( une description sur le milieux environnant est utile)
  • contacter Clother COSTE par mail (cloter@wanadoo.fr) et lui envoyer l’échantillon à : 26 rue de Venise 81100 Castres

Celui-ci déterminera le taxon et vous informera de l’identité de l’échantillon.


Nous n’avons malheureusement pas réussi à nous procurer des photos macroscopiques de ce taxon que nous vous invitons donc à découvrir sur internet :
http://lichenportal.org/portal/taxa/index.php?taxon=54053